
Société: les cerfs-volant manquent le ciel d’Haïti
En pleine période pascale, une nette diminution des activités de vente de cerfs-volant est constatée dans plusieurs zones de l’aire metropolitaine de Port-au-Prince.
Les cerfs-volant n’inondent plus le ciel et ceux qui s’adonnent à ce commerce périodique subissent l’effet de la quasi-disparition de cette tradition haïtienne.
En Haïti, la majorité des traditions tendent à s’effriter. Et la montée des cerfs-volant en période pascale suit le même cours. L’enthousiasme dont faisaient montre les Haïtiens à l’approche de ce moment, surtout les enfants, tend de plus en plus à devenir un lointain souvenir.
A Pétion-Ville, sur la place Saint Pierre, sous un soleil éclatant, des confectionneurs de cerf-volant étalent leurs produits de couleur diversifiée qui ornent le décor aux alentours de la place. Emerson Antoine, accompagné de son petit frère Sébastien Marcius, s’expriment à propos de leur activité.
Selon ces deux jeunes marchands, la clientèle n’est pas au rendez-vous cette année à cause de l’insécurité. « Les parents et enfants ne gagnent pas les rues par peur de se faire kidnapper. Les citoyens ne sont plus attirés par cette pratique qui a tant marqué les générations antérieures », regrettent-ils.
La tradition de cerfs-volant est sur la voie de disparition. Des jeunes garçons âgés respectivement de 15 et 16 ans sont conscients de la diminution de l’engouement face à cette tradition.
L’inquiétude et le stress sont des points culminants qui désolent les gens.
À la capitale, les espaces sont très restreints. Hisser un cerfs-volant n’est pas chose facile. Malgré les inconvénients, ce jeune homme compte filer le sien, avant la fin de la période pascale. « Flotter un cerf-volant est une partie de plaisir », souligne-t-il, assis avec deux amis sur la place St Pierre à Pétion Ville.
Malgré que la situation devienne de jour en jour plus difficile, des marchands veulent quand même marquer le moment, même s’il n’y a pas de garantie de ventes satisfaisantes. Et les gens nostalgiques souhaitent que les générations à venir tiennent à coeur cette tradition.
Fred CHAMPAGNE